
Les Evangiles canoniques n’en disent pas grand-chose et les apocryphes, abondants sur le sujet, versent souvent dans le pur merveilleux.
Pauvre parmi les pauvres d’Israël
Joseph, son père « adoptif », n’a rien d’un grand seigneur. Il est charpentier, ou tout simplement ouvrier du bâtiment, selon la manière dont on traduit le grec tektôn (Mt 13, 55). Lors de la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa naissance, ainsi que le prescrit la loi juive de l’époque, Joseph et Marie offrent le sacrifice des pauvres (Lc 2, 24), « un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes ». La famille de Jésus est donc comptée parme les pauvres d’Israël.
Cette condition modeste a peut-être gênée une partie des premiers croyants. D’ailleurs, la critique antichrétienne en a aussi longtemps fait un argument contre la divinité de Jésus. « Il n’y a rien là qui fasse pressentir le royaume de Dieu », se moque le Romain Celse (II siècle) dans son fameux discours « Contre les chrétiens ».
Pauvre parmi les pauvres d’Israël
Joseph, son père « adoptif », n’a rien d’un grand seigneur. Il est charpentier, ou tout simplement ouvrier du bâtiment, selon la manière dont on traduit le grec tektôn (Mt 13, 55). Lors de la présentation de Jésus au Temple, 40 jours après sa naissance, ainsi que le prescrit la loi juive de l’époque, Joseph et Marie offrent le sacrifice des pauvres (Lc 2, 24), « un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes ». La famille de Jésus est donc comptée parme les pauvres d’Israël.
Cette condition modeste a peut-être gênée une partie des premiers croyants. D’ailleurs, la critique antichrétienne en a aussi longtemps fait un argument contre la divinité de Jésus. « Il n’y a rien là qui fasse pressentir le royaume de Dieu », se moque le Romain Celse (II siècle) dans son fameux discours « Contre les chrétiens ».

Dans le Protévangile de Jacques , un apocryphe relatant notamment la vie de Marie avant la naissance de Jésus, celle-ci appartient à une famille riche, et Joseph est présenté comme une sorte d’entrepreneur ayant des chantiers importants à mener loin de Nazareth, où il revient de temps en temps. Quoi qu’il en soit, le milieu campagnard et populaire dans lequel Jésus a grandi selon les Evangiles explique aussi que les scènes de la vie quotidienne et les images auxquelles il fera plus tard allusion dans son enseignement sont immédiatement compréhensibles par le public, lui aussi modeste, qui vient l’écouter.
Enfant pour le salut des enfants
C’est dans la scène de la Nativité que ce contraste entre la toute-puissance divine et la simplicité des conditions dans lesquelles elle vient à s’incarner se donne à voir de la manière la plus frappante. Il n’y a pas de place pour accueillir le Fils de Dieu : « Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, parce qu’il manquait la place dans la salle », écrit Luc (2,7). Et ce sont de simples bergers, prévenus par « l’ange du Seigneur », qui viennent les premiers rendre visite au nouveau-né pour aussitôt s’en retourner « glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé » (Lc 2,20). Le paradoxe christique de la puissance la plus haute s’abaissant au niveau des hommes les plus humbles est rendu ici de manière exemplaire à travers l’Incarnation (l’entrée dans la vie humaine) comme il le sera à travers la Passion (le passage par la mort).
Enfant pour le salut des enfants
C’est dans la scène de la Nativité que ce contraste entre la toute-puissance divine et la simplicité des conditions dans lesquelles elle vient à s’incarner se donne à voir de la manière la plus frappante. Il n’y a pas de place pour accueillir le Fils de Dieu : « Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, parce qu’il manquait la place dans la salle », écrit Luc (2,7). Et ce sont de simples bergers, prévenus par « l’ange du Seigneur », qui viennent les premiers rendre visite au nouveau-né pour aussitôt s’en retourner « glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé » (Lc 2,20). Le paradoxe christique de la puissance la plus haute s’abaissant au niveau des hommes les plus humbles est rendu ici de manière exemplaire à travers l’Incarnation (l’entrée dans la vie humaine) comme il le sera à travers la Passion (le passage par la mort).

Ce paradoxe de l’Incarnation s’affirme ensuite dans la condition enfantine que traverse Jésus. Car celui-ci ne surgit pas comme Athéna tout armée et casquée du crâne de son père… Faible, sans défense, dépendant d’autrui, et tout particulièrement de ses parents – « ses éducateurs », dira Bossuet -, il devient pleinement homme à travers cette expérience de l’enfance. La plupart des grands pasteurs l’ont bien compris. « Il a été un enfant pour le salut des enfants et par sa propre expérience de l’enfance, il l’a sanctifié », écrit Irénée de Lyon (Contre les hérésies II, XXII, 4).
Là encore, des textes moins officiels nous montrent que la chose a pu être perçue comme vaguement scandaleuse. Certains évangiles apocryphes s’ingénient ainsi à multiplier les anecdotes jù Jésus enfant exprime au contraire sa puissance, humiliant ici son maître d’école, foudroyant là un garçon lui ayant manqué de respect ou encore se livrant à des miracles vindicatifs ou spectaculaires qui ne visent de toute évidence qu’à impressionner le public ( et le lecteur).
Mais si l’on s’en tient aux Evangiles canoniques, Jésus semble n’avoir accompli aucun miracle particulier avant son ministère public, comme l’ont fait remarquer certains Pères, tel Jean Chrysostome (344-407), sans doute pour couper court à l’influence de ce genre de légendes sur la juste compréhension du message évangélique.
Certainement, il a suivi le parcours classique des enfants de son milieu
Il apprenait peut-être à lire auprès du hazzan, sorte de maître d’école, sans pour autant poursuivre ses études. Mais quelques historiens pensent au contraire qu’il ne savait pas lire ! Il parlait araméen, la langue locale, comprenait l’hébreu, utilisé pour les rites et dans les Ecritures, et savait peut-être un peu de grec, utilisé comme langue commune dans le bassin méditerranéen, mais certainement pas le latin. Adulte, il fréquente la synagogue (Lc 4,16). On peut donc supposer que cette habitude a été prise dans son enfance. Mais cela n’en a pas fait pour autant un surdoué en matière de religion. On apprend aussi que Jésus est devenu charpentier comme son père, ayant sans doute appris le métier auprès de lui.
Rient ne permet en tout cas de dire qu’il a été considéré comme un enfant extraordinaire. A l’inverse de ce qui est suggéré dans les évangiles apocryphes de l’enfance, où Jésus se montre supérieur en tout à tout le monde, y compris à ses maîtres, Luc précise deux fois que « l’enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse » (Lc 2 , 40 et 2, 52). En d’autres termes : il progressait. Tout ne lui a pas été donné d’emblée.
Là encore, des textes moins officiels nous montrent que la chose a pu être perçue comme vaguement scandaleuse. Certains évangiles apocryphes s’ingénient ainsi à multiplier les anecdotes jù Jésus enfant exprime au contraire sa puissance, humiliant ici son maître d’école, foudroyant là un garçon lui ayant manqué de respect ou encore se livrant à des miracles vindicatifs ou spectaculaires qui ne visent de toute évidence qu’à impressionner le public ( et le lecteur).
Mais si l’on s’en tient aux Evangiles canoniques, Jésus semble n’avoir accompli aucun miracle particulier avant son ministère public, comme l’ont fait remarquer certains Pères, tel Jean Chrysostome (344-407), sans doute pour couper court à l’influence de ce genre de légendes sur la juste compréhension du message évangélique.
Certainement, il a suivi le parcours classique des enfants de son milieu
Il apprenait peut-être à lire auprès du hazzan, sorte de maître d’école, sans pour autant poursuivre ses études. Mais quelques historiens pensent au contraire qu’il ne savait pas lire ! Il parlait araméen, la langue locale, comprenait l’hébreu, utilisé pour les rites et dans les Ecritures, et savait peut-être un peu de grec, utilisé comme langue commune dans le bassin méditerranéen, mais certainement pas le latin. Adulte, il fréquente la synagogue (Lc 4,16). On peut donc supposer que cette habitude a été prise dans son enfance. Mais cela n’en a pas fait pour autant un surdoué en matière de religion. On apprend aussi que Jésus est devenu charpentier comme son père, ayant sans doute appris le métier auprès de lui.
Rient ne permet en tout cas de dire qu’il a été considéré comme un enfant extraordinaire. A l’inverse de ce qui est suggéré dans les évangiles apocryphes de l’enfance, où Jésus se montre supérieur en tout à tout le monde, y compris à ses maîtres, Luc précise deux fois que « l’enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse » (Lc 2 , 40 et 2, 52). En d’autres termes : il progressait. Tout ne lui a pas été donné d’emblée.

Dans l’évangile de l’enfance selon Thomas, on voit par exemple un Jésus de 5 ans modeler des oiseaux en boue avant de les rendre vivants, au grand émerveillement de ses camarades. Faisant usage de ses pouvoirs de manière immodérée, le petit Jésus est consigné à la maison par Joseph qui n’hésite pas à lui tirer l’oreille. Dans l’évangile arabe de l’enfance, il aide son père, charpentier, en imposant les mains sur les planches pour qu’elles se mettent à la bonne longueur… C’est dans ce même texte que nous sont contées les aventures de Joseph, Marie et Jésus en Egypte, dans les tableaux où les miracles se succèdent. Souvent, la présence du jeune Jésus permet de guérir des malades, en général par contact avec ses langes ou l’eau de son bain.
Extrait du dossier spécial Noël, La Vie, décembre 2016 Lire aussi La révélation de la filiation divine de Jésus
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