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Saint Grégoire Palamas (1296-1359)

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Saint Grégoire Palamas (1296-1359)
Ce deuxième dimanche de Carême, nous faisons mémoire de notre Père parmi les Saints, Grégoire Palamas, Archevêque de Thessalonique

Saint Grégoire Palamas vécut à la fin de l'empire byzantin De tempérament mystique, dès l'âge de vingt ans, il devient moine et vit en ermite sur le Mont Athos où commence pour lui une vie d'ardente contemplation. Mais bientôt les obstacles se multiplient : la vie monastique et mystique est attaquée ; on tente même de faire passer les moines contemplatifs mystiques pour des hérétiques.

Moine au Mont Athos, Grégoire développe la prière du coeur et rédige de nombreuses homélies sur la Vierge Marie

Grégoire prend la défense des moines qu'on appelle " hésychastes " et donne le fondement de cette expérience spirituelle en définissant une théologie fondamentale qui distingue en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le participable (les énergies). Ce ne sera qu'après plusieurs années de luttes, que la doctrine de Palamas sera officiellement adoptée par l'Eglise byzantine. Grégoire deviendra évêque de Thessalonique.

Bien que la réflexion théologique sur cette question soit encore en discussion entre l'Orient et l'Occident, la spiritualité "hésychaste" est adoptée actuellement par de nombreux fidèles dans l'Eglise d'Occident. Grégoire Palamas est aussi l'auteur de nombreuses homélies sur la Vierge Marie. Moine orthodoxe, il est fêté le 14 novembre au calendrier byzantin.

"Pourquoi, alors, célébrons-nous saint Grégoire Palamas le deuxième dimanche du Grand Carême, après le Dimanche de l’Orthodoxie et avant celui de la Croix ?

Le thème central du Dimanche de l’Orthodoxie, c’est l’incarnation de Dieu, qui s’est fait réellement homme, et s’est fait connaître à nous en prenant chair, c’est pourquoi nous pouvons le représenter comme un homme sur les saintes icônes Le thème du Dimanche de saint Grégoire Palamas, c’est la possibilité pour l’homme d’entrer en communion avec Dieu lui-même. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu », comme l’ont répété de nombreux pères, dont saint Irénée de Lyon. Nous sommes appelés à restaurer en nous l’image de Dieu, qui est ineffaçable, pour retrouver pleinement la ressemblance divine.

Pourquoi, enfin, avant le Dimanche de la Croix ? Pour nous donner le sens de notre effort, le sens de la vie chrétienne, l’espérance des biens à venir avant l’entrée dans la Semaine Sainte. Nous revivons le chemin des apôtres Pierre, Jacques et Jean, qui ont eu l’expérience de la lumière incréée sur le Thabor avant d’accompagner le Christ vers sa Passion :

« Tu T'es transfiguré sur la montagne,
et autant qu'ils la pouvaient supporter.
Tes disciples ont contemplé Ta gloire
pour que, Te voyant crucifié, Christ Dieu,
ils comprennent que Ta passion était volontaire
et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment la Lumière du Père. »
(Kondakion de la Transfiguration)

Lien père Nikolaï Tikhonchuk
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Lire aussi La base ascético-gnoséologique de la doctrine de saint Grégoire Palamas

Mgr Basile (Krivochéine) était né précisément au début du 20e siècle, le 19 juin 1900, à Saint-Pétersbourg. Son père était ministre de l’agriculture dans le gouvernement du dernier Tsar. En 1916 il termine le lycée et s’inscrit à la faculté d’histoire de l’Université de Petrograd. Dès 1917 il continue ses études à l’Université de Moscou dans la même faculté. Après l’explosion de la révolution il rejoint l’armée blanche. En 1920 il est forcé de quitter sa patrie et se trouve finalement à Paris avec les membres de sa famille qui ont survécu aux épreuves de la révolution. Il s’inscrit à la Sorbonne à la faculté de Lettres où il termine ses études en 1924.

En 1925 il fait un pèlerinage au Mont Athos avec d’autres jeunes orthodoxes (parmi eux Serge Sakharov, le futur archimandrite et starets Sophrony), et décide de rester au Monastère russe St Panteléïmon. Il prononce ses vœux monastiques et reçoit le nom de Basile. Durant cette période, il apprend le grec et il a l’occasion d’étudier la théologie patristique ainsi que des manuscrits qui se trouvent dans la grande et riche bibliothèque du monastère.

Le premier fruit de ces études sera un livre sur Saint Grégoire Palamas un théologien byzantin qui était à l’époque encore peu connu. Ce livre était une oeuvre modeste, mais contient l’essentiel de la pensée théologique de Palamas, et l’auteur souligne l’aspect apophatique de la distinction réelle entre la nature et les énergies de Dieu (ce qui jusqu’à ce jour n’est pas compris par ceux qui critiquent la théologie du défenseur des moines hésychastes).

Mgr Basile explique qu’il s’agit d’une distinction qui est réelle, mais qui transcende les catégories humaines, et il fait référence aux expressions utilisées par Palamas comme par ex. “inexprimable” ou “propre à Dieu seul”. Il est significatif que Mgr Basile ait commencé ses études des Pères de l’Eglise en tirant de l’oubli ce grand théologien et défenseur des hésychastes, car le renouveau patristique dans l’Eglise orthodoxe va plus tard souligner l’importance de sa théologie. Je pense surtout aux études du P. Jean Meyendorff.

Or Mgr Basile était un pionnier du renouveau patristique dans l’Eglise orthodoxe, et pas seulement un spécialiste de St Syméon le Nouveau Théologien.
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"Dieu, l'homme, l'Église" Lecture des Pères


Olga Lossky: Grandir au rythme des offices orthodoxes

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Olga Lossky: Grandir au rythme des offices orthodoxes
"La Croix" publie le 26 mars une interview Samuel Lieven avec Olga Lossky, écrivain et théologien orthodoxe. Olga Lossky est la nièce de l'archiprêtre Nicolas Lossky, l'église Notre-Dame-Joie-des-Affligés et-Sainte-Geneviève à Paris (diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou) dont elle est paroissienne. Site de la paroisse

Héritière d’une grande lignée de théologiens et de penseurs orthodoxes, Olga Lossky a déjà produit, à 35 ans, une œuvre où foi, art et histoire mêlent intimement leur destin

On redoute un instant, en atteignant le sixième­ palier de l’immeuble parisien, que la porte ne s’ouvre sur une icône parlante. Ou, qui sait, la réincarnation féminine d’un Père de l’Église au patronyme imprononçable… La simplicité du premier contact, la veille au téléphone, n’a pas complètement dissipé le trac de s’entretenir avec l’héritière d’une grande lignée de penseurs orthodoxes, auteur d’un premier roman – Requiem pour un clou – salué par la critique à l’âge canonique de 23 ans, suivi de Révolution des cierges : octobre 1917, un monastère moscovite pris dans la tourmente, une icône – la Descente du Christ aux enfers – peinte par le moine Grégoire, l’un des héros de ce roman épique…

Olga Lossky: Grandir au rythme des offices orthodoxes
Grandir au rythme des offices orthodoxes

Olga Lossky, pantalon noir, lunettes, chemisier ample, entraîne son visiteur dans le séjour tapissé de livres et d’aquarelles où sa famille vient d’emménager. « Un troisième enfant dans 50 mètres carrés, ça n’était plus tenable », lance la jeune femme depuis la cuisine de ce duplex confortable.

L’arrière-petite-fille du théologien et philosophe Vladimir Lossky, dont la famille fut expulsée de Russie par les bolcheviques en 1922, est une trentenaire presque ordinaire. Une enfance entre le 19e arrondissement de Paris – « Papa y poursuivait de très lucratives études auprès de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge… », ironise-t-elle –, Strasbourg où ce même père, André Lossky, achève une thèse en liturgie, puis Lausanne où il enseigne à l’université avant d’installer sa famille en Dordogne, à un jet de pierre du monastère orthodoxe de la Transfiguration où il est ordonné diacre.

« Grandir au rythme des offices orthodoxes, cela laisse forcément des séquelles, sourit Olga.
Mais mon frère, ma sœur et moi n’étions pas du tout enfermés dans une bulle ! » Collège et lycée publics à Terrasson-Lavilledieu, aux portes du Périgord, puis études de lettres à Toulouse et Paris.

Durant toutes ces années, Olga dévore Camus, Dostoïevski, et affine son goût inné pour l’écriture. La jeune femme se marie avec un orthodoxe – « la pomme ne tombe jamais très loin du pommier… » – d’origine libanaise. S’ensuivent une expatriation de deux ans en Afrique du Sud, les premiers romans, la naissance des enfants : Catherine, Anissia et Grégoire, le petit dernier de sept mois, dont le réveil en fanfare interrompt la conversation.

Olga Lossky: Grandir au rythme des offices orthodoxes
Une conception universelle de l’orthodoxie

Où en étions-nous ? La rencontre historique entre le pape François et le patriarche Kirill de Moscou à Cuba en janvier 2016, le grand concile qui doit réunir toutes les Églises orthodoxes en Crète en juin, après plus d’un demi-siècle de discussions et d’atermoiements… L’orthodoxie occupe ces temps-ci les devants de la scène....SUITE "La Croix"

Patriarche Cyrille: "Pour entamer un dialogue, l'apôtre Paul a reconnu que même les païens avaient la Vérité ".

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Parlant en chaire dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou le Dimanche du Triomphe de l'orthodoxie, qui correspond aussi au 40e anniversaire de son sacre épiscopal, le patriarche Cyrille est revenu sur sa rencontre avec le pape François: "Certains (fidèles) écoutent attentivement les paroles prononcées dans l'église, mais il y a aussi ceux chez qui ces paroles suscitent questions, confusion et désaccord. Ainsi la réponse qu'apporte l'Église à la confusion et au désaccord est extrêmement importante.


Patriarche Cyrille:
Nous avons deux options.

Une façon est très simple: si vous n'êtes pas d'accord avec la prédication de l'Evangile, alors vous hérétiques ou infidèles et on ne peut pas parler avec vous parce que en parlant avec vous, nous pouvons perdre notre vérité. Il y a parmi nous des gens pour penser comme cela. Mais il y a une autre approche: quand on te pose des questions, même agressives, essaye de comprendre ce qui pousse ton interlocuteur – il veut se battre ou il veut au fond trouver la vérité. Plutôt que de hausser les épaules et dire: "hors d'ici hérétique, athée," nous répondons à ses questions avec humilité, avec confiance dans la volonté de Dieu, dans l'espoir que nos paroles atteindre leur but. Nous entrons ainsi dans un dialogue avec les gens - sans proclamer notre enseignement, mais en répondant aux questions qui nous sont posées. Et cela ne se passe pas uniquement avec des athées, mais aussi lorsque nous témoignons de l'orthodoxie devant les représentants d'autres confessions. Ils nous posent des questions au sujet de ce qu'ils ne comprennent pas, avec quoi ils ne sont pas d'accord, qui ne correspond pas à leurs traditions, et nous répondons, nous témoignons de notre expériences, de notre foi. Questions et réponses – voilà ce qu'est le dialogue.

D'aucun parmi nous disent: "Je n'ai que faire d'un tel dialogue. Vous leur avez dit - ils ne comprennent pas. Secouez donc la poussière de vos sandales et dites qu'ils sont des hérétiques". Mais dès que vous dites à quelqu'un qu'il est un hérétique, vous fermez toute possibilité de dialogue avec lui - il cesse de vous entendre devient votre ennemi, parce qu'il ne se considère pas hérétique et interprète ces mots comme une insulte. Il n'y a alors aucun dialogue et les Chrétiens s'enferment dans leur environnement et créent des «ghettos», y compris nous même qui sommes appelés à apporter la lumière de Dieu au monde entier. Nous nous confortons et consolons l'un l'autre – comme nous sommes justes, comme tout est bien chez nous, et autour de nous le monde est en train de sombrer! Est-ce que le Seigneur ne vas pas demander à chacune de nous: vous n'avez pas engagé de dialogue avec le monde? Vous ne vous êtes pas battus pour chaque âme humaine? Et ne vous donnera-t-il pas en exemple les Apôtres qui, eux aussi, pouvaient tranquillement rester en Galilée? Un excellent climat, une bonne nourriture, du bon vin, de bons coreligionnaires - quoi demander d'autre? Mais les apôtres sont sortis sur les routes romaines et se sont dirigés vers le monde païen qui leur lançait des pierres et ils cherchaient un langage commun avec lui, comme l'apôtre Paul lorsqu'il a parlé aux sages d'Athènes et a dit qu'il avait vu leur autel à un dieu inconnu, Qu'il prêche lui-même (Actes 17:23.). L'apôtre a reconnu la que même les païens avaient la Vérité pour entamer un dialogue. Que diraient nos zélateurs à propos de l'apôtre Paul? "Comment peut-on faire cela?! Fréquenter les païens et plus reconnaitre qu'ils ont un autel sur lequel ils adorent le même Dieu que nous adorons?" En effet, l'Eglise a lutté depuis le début contre toutes les hérésies et les divisions, et le même Apôtre Paul dans son épître aux Corinthiens dit la nécessité de maintenir l'unité. Mais l'Église a toujours porté le témoignage apostolique au monde entier.

L'Eglise orthodoxe russe ne pense pas uniquement aux questions doctrinales - elle est très préoccupée par ce qui se passe dans le monde et il y a des problèmes auxquels on ne peut faire face seuls. Le problème le plus effroyable aujourd'hui est sans doute la persécution des chrétiens et je me demande pourquoi, jusqu'à récemment, il n'a pas provoqué plus de réactions actives. D'après les données des organisations internationales: Un Chrétien est tué dans le monde toutes les cinq minutes. Prés de trois cents personnes par jour, plus de 100 000 par an. Les chrétiens subissent aujourd'hui des persécutions sans précédent, comme il n'u en eut ni dans l'Empire romain ni en 'Union soviétique. Et nous vivons comme si de rien n'était – ce n'est pas nous qui sommes persécutés! (…)

J'ai rencontré les primats de plusieurs Église du Moyen-Orient, orthodoxes et d'autres confessions chrétiennes, et tous m'ont demandé d'une seule voix: faites quelque chose, nous sommes sans force, protégez nous, nous succombons! Et j'en ai parlé haut et fort en rencontrant les présidents de différents pays et dans les réunions internationales - mais personne ne semblait entendre ...

C'est alors que vint l'idée de le dire de façon telle que tous entendent. Et dans nos pourparlers avec le pape, nous avons convenu que nous devons nous rencontrer et clamer très fort, pour le monde entier, que les Chrétiens sont persécutés. Cette réunion a eu lieu, et le monde a commencé à parler! C'est étonnant: le Congrès américain déclare soudain que la destruction des chrétiens au Moyen-Orient est un génocide. Nous le demandions sans être entendus, et maintenant parce-que les voix de l'Est et l'Ouest se sont réunies et ont dit l'essentiel, ce qui nous concerne tous aujourd'hui.

Cela nous a aussi donné l'occasion de rejeter une nouvelle fois l'uniatisme: l'évêque de Rome, a convenu à La Havane que l'uniatisme ne peut pas être un moyen d'unir les Églises, qu'il provoque toujours la désunion, comme cela se passe en Ukraine. Nous avons également dit qu'il n'y a pas d'agression extérieur en Ukraine mais un conflit fratricide et souligné que le schisme doit être surmonté par la voie canonique et non en créant une "unique église locale" mythique, où les schismatiques prétendraient s'unir avec les Orthodoxes et les Catholiques.

Je pense que la rencontre du Patriarche de Moscou avec le Pape a été un événement important. C'est la première fois dans l'histoire, mais c'est aussi pour la première fois dans l'histoire que de telles persécutions sont infligées aux chrétiens, c'est la première fois dans l'histoire qu'il y a une telle déchristianisation de la civilisation humaine - et c'est cela que nous avons proclamé. Et maintenant nous pouvons espérer pouvoir travailler ensemble pour surmonter les effets désastreux sur l'esprit de l'homme moderne; nous pouvons le faire chacun à sa place, avec ceux qui sont responsables à l'Ouest, avec nous à l'Est, et avec tout le peuple croyant. Nous vivons une époque spéciale, mais il n'y a rien de nouveau. Comme dans les temps du Triomphe de l'Orthodoxie, comme au temps de saint Marc d'Ephèse, l'Eglise orthodoxe est appelé aujourd'hui à prêcher l'Evangile et à maintenir la pureté de la foi orthodoxe.

Amen.

Lien
V. Golovanow

"Le Parisien" : Épinay-sous-Sénart. Pour Pâques, le séminaire orthodoxe s’ouvre au monde

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Laurent Degradi

Séminaire orthodoxe russe: La salle du réfectoire est trop exiguë pour accueillir parents et enfants venus en masse. «On ne s’attendait pas à voir autant de monde ! » Sourire satisfait aux lèvres, le père Alexandre Siniakov savoure le moment. La première chasse aux œufs organisée par le séminaire orthodoxe russe d’Epinay-sous-Sénart ce lundi est un succès. La communauté a ouvert ses bâtiments et son parc aux habitants pour une après-midi gourmande et colorée. Impeccables dans leur soutane sombre, les séminaristes prennent en charge le public. Dans le réfectoire aux murs richement décoré, le goûter est copieux. «Il ne doit rien rester à votre départ », plaisante le père Siniakov, le recteur des lieux.

Vers 16 h 30, les cloches de l’église traditionnelle en bois donnent le signal du départ. Des dizaines d’enfants s’élancent dans le parc de la propriété à la recherche des petits drapeaux à échanger contre les précieux chocolats. «A Noël, nous avons organisé un repas pour les habitants dans le besoin ou seuls, explique Alexandre Siniakov. 80 personnes y avaient assisté alors que nous avions distribué 60 invitations....Suite

Pour la première fois en Russie une église de Moscou a été dédicacée à saint Eugène Botkine.

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Pour la première fois en Russie une église de Moscou a été dédicacée à saint Eugène Botkine.
Le 25 mars, l’évêque Partéléimon de Orekhovo-Zouïevsky, ordinaire du vicariat oriental de Moscou et président du Comité synodal à la charité, a procédé à la petite consécration de l’église située sur le territoire de l’hôpital n° 57 de Moscou.


C’est en Russie la première église consacrée au saint martyr, médecin de la famille de l’empereur Nicolas II, Eugène Botkine qui a été canonisé il y a peu par l’Église orthodoxe russe.

« Le saint martyr Eugène a vaincu la mort, a vaincu le mal par sa foi en Dieu, par sa fidélité à son devoir, par sa vie qui était toute d’amour.

Il a vécu avec Dieu, et chacun de nous pourra s’unir à Dieu dans cette église » a déclaré le président du comité synodal dans son homélie adressée au personnel et aux malades de l’hôpital.

Pour la première fois en Russie une église de Moscou a été dédicacée à saint Eugène Botkine.
L’église de l’hôpital n° 57 a été élevée à l’initiative de l’établissement et plus particulièrement grâce à Alexandre Tchoutchaline, responsable de l’institut de recherches en pneumologie hébergé dans l’hôpital. Celui-ci a évoqué, à la fin de de l’office, les convictions d’Eugène Botkine et sa vie au service de Dieu et de son prochain.

« Nous sommes aujourd’hui réunis pour que les entreprises généreuses du Russe, du saint martyr Eugène Botkine soient glorifiées. L’église qui va être consacrée est très modeste. Mais je pense que la bonté qui est dans cette église et la force qui en rayonne vous apporteront la joie » a déclaré Alexandre Tchoutchaline.

Eugène Botkine, fils de Serge Botkine, éminent médecin, a, après ses études à l’Académie militaire de médecine, exercé dans un hospice pour indigents puis s’est engagé comme volontaire sur le front de la guerre russo-japonaise. En 1908, il devient médecin de la famille impériale qu’il a volontairement suivie en exil à Ékaterinbourg.

On lui de nombreuses fois proposé la liberté et la possibilité de retourner dans la capitale, mais il a obstinément refusé d’abandonner la famille de l’empereur avec laquelle il a été exécuté en 1918. En 1981, il a été canonisé par l’Église russe hors-frontières et, en 2016, par Synode des évêques de l’Église orthodoxe russe.

Traduction PO

Lien PravMir

Le patriarche Cyrille souhaite que le nom de Voïkov soit rayé de la carte de Moscou

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Le patriarche Cyrille souhaite que le nom de Voïkov soit rayé de la carte de Moscou
Le patriarche Cyrille appelle à modifier le nom de tous les lieux de la capitale russe qui portent actuellement le nom de Piotr Voïkov, principal organisateur de l’assassinat de la famille du tsar Nicolas II.

Intervenant le 29 mars 2016 à la Douma de Moscou le patriarche a dit : « Il est inadmissible que notre toponymie continue à comporter les noms de criminels et de terroristes. Je pense en particulier à Voïkov. Le sondage portant sur le changement de nom de la station de métro Voïkovskaïa a été effectué par des non professionnels.

Le patriarche Cyrille souhaite que le nom de Voïkov soit rayé de la carte de Moscou
Les réponses multiples et inadéquates étaient à la base de ce sondage non scientifique. Si un lieu porte le nom d’un assassin ou d’un terroriste quelles conclusions en tireront les jeunes gens lorsqu’ils apprendront de qui il s’agit ? Il convient de se débarrasser de ces noms. Je me prononce contre la mise à bas systématique des monuments et des statues.

Ces choses doivent se faire d’une manière réfléchie. Une certaine indifférence de l’opinion à l’égard de ces sujets ne doit pas nous interdire de prendre des décisions d’ordre éthique et moral. De tels changements de noms contribuent à une plus grande conscience morale de la société et sont susceptibles de renforcer notre idée nationale. Il ne s’en suit pas que tout ce qui relève de l’époque soviétique doit se voir conférer des noms nouveaux, c’est ce qui se passe chez nos voisins ukrainiens ».

Interfax religion Traduction "PO"

Le patriarche Cyrille souhaite que le nom de Voïkov soit rayé de la carte de Moscou

Colloque au Séminaire orthodoxe russe: "Problèmes actuels de la philosophie des sciences"

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Colloque au Séminaire orthodoxe russe:
Le Centre Sainte-Geneviève - Séminaire orthodoxe russe organise du 1er au 2 avril 2016 dans ses locaux à Épinay-sous-Sénart un colloque sur « Les problèmes actuels de la philosophie des sciences » avec la participation des spécialistes français et russes.

La coordination de ce projet est assurée par M. Gennady Samuylov, maître de conférences à l’Université technologique de Moscou (MADI) et à l’Université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou.


Colloque au Séminaire orthodoxe russe:
PROGRAMME:

1er avril, 10 h 00-13 h 00

M. Vladimir KATASONOV, directeur du département de philosophie de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode du Patriarcat de Moscou : L’infini comme icône scientifique de Dieu

P. Konstantin POLSKOV, vice-recteur de l’université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou : La crise de modernité en théologie

M. Valery RASTORGUEV, professeur à l’université Lomonosov de Moscou : Frontières du « Monde russe » : affrontements des idéologies et facettes du traditionnalisme


Samedi 2 avril, 10 h 00-13 h 00

M. Valentin BAZHANOV, professeur à l’université d’Oulianovsk, membre de l’Académie des sciences de Russie et de l’Académie internationale de philosophie des sciences de Bruxelles : Les neurosciences aujourd’hui

M. Evgueny A. KARTZEV, professeur à l’université Lomonosov de Moscou : Réalisme hypothétique de Conrad Lowrance

M. Giulio De LIGIO, chercheur associé au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron, professeur à l’université de Pérouse : Problèmes actuels des sciences sociales

M. Vladimir KATASONOV, directeur du département de philosophie de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode du Patriarcat de Moscou : Transhumanisme et limites de la technologie

Pause

14 h 30-17 h 00

M. Valerii RASTORGUEV, professeur à l’université Lomonosov de Moscou : Haute technologie de la politique et politisation de la science

M. Bernard BOURDIN, professeur à l’Institut catholique de Paris : La science politique peut-elle se passer de philosophie ?

M. Gennady SAMUYLOV, maître de conférences à l’université technologique de Moscou (MADI) et à l’université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou : Science comme sujet de la lutte idéologique: exemple tiré de l'histoire des idées en France

Mme Catherine ROUVIER, professeur à l’université Paris-XI (Orsay) : L'hypothèse de l'inconscient : l'épître aux Galates et les neurosciences


Plus de détails, sur le site du Séminaire.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT DE L’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE ET DE L’ASSOCIATION ÉVANGÉLIQUE BILLY GRAHAM

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L’Église orthodoxe russe et et l’Association évangélique Billy Graham interviennent en tant qu’initiateurs et organisateurs du Sommet mondial des leaders chrétiens pour la défense des chrétiens persécutés, qui aura lieu à Moscou du 28 au 30 octobre 2016. Ce sommet devrait réunir environ un millier de délégués de plus de cent cinquante pays.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT DE L’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE ET DE L’ASSOCIATION ÉVANGÉLIQUE BILLY GRAHAM
Un évènement de cette ampleur est rendu nécessaire par les persécutions contre les chrétiens du Proche Orient, d’Afrique et d’autres pays du monde, sans précédent dans l’histoire contemporaine, rappelant les persécutions contre les chrétiens des premiers siècles et les répressions massives orchestrées par les régimes athées du XX siècle. Des méfaits d’aussi grande envergure ne peuvent être laissés sans réaction de la part de la communauté chrétienne.

L’Église orthodoxe russe et l’Association évangélique Billy Graham souhaitent que ce prochain Sommet soit un espace de discussion sur le problème des persécutions anti-chrétiennes afin d’améliorer la situation. Lien

Русская Православная Церковь и Евангелическая ассоциация Билли Грэма выступают инициаторами и организаторами проведения 28 – 30 октября 2016 года в Москве Всемирного саммита христианских лидеров в поддержку гонимых христиан. Планируется, что Саммит соберет около тысячи делегатов из более ста пятидесяти стран.

Поводом для проведения столь масштабного мероприятия служат беспрецедентные в современной истории массовые гонения на христиан Ближнего Востока, Африки и других регионов мира, стоящие в одном ряду с преследованиями христиан первых веков и массовыми репрессиями со стороны атеистических властей в XX веке. Столь масштабные злодеяния не могут оставаться без внимания со стороны христианского сообщества. Русская Православная Церковь и Евангелическая ассоциация Билли Грэма стремятся, чтобы грядущий Саммит стал площадкой для всестороннего обсуждения данной проблемы с целью изменения ситуации к лучшему.

Поделиться "Совместный пресс-релиз Русской Православной Церкви и Евангелической ассоциации Билли Грэма" Lien


Un livre de Xenia Krivochéine "Mère Marie (Skobtsov), une sainte qui appartient à notre temps"

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Un livre de Xenia Krivochéine
31 mars 1945, date de la mort de mère Marie à Ravensbrück. "Radio Liberty" vient de diffuser, en russe, un long et très complet entretien d'Ivan Tolstoï avec Xenia Krivochéine.

Les éditions « EXMO » Moscou, « Эксмо » viennent de publier un livre de Xenia Krivochéine intitulé « Mère Marie (Skobtsov) - Une sainte qui appartient à notre temps » (696 pages, 3.000ex.)

En voici la prière d’insérer

« C’est la première fois que paraît en russe une biographie circonstanciée de cette femme dont le nom appartient au martyrologue du XXe siècle. Sa vie, en Russie, puis dans l’émigration, a été passionnante.

Mère Marie a initié la création en France de cantines pour les plus démunis ainsi que de maisons de retraite.

Pendant l’occupation elle a caché des prisonniers de guerre russes, délivré des actes de baptême à des juifs afin de les sauver. Elle adhéra à la Résistance et périt en 1945 à Ravensbrück. Nous commémorons en 2015 le 70e anniversaire de sa mort.

Un livre de Xenia Krivochéine
Les tenants de positions souvent adverses s’approprient jusqu’à présent le nom et la vie de mère Marie. Sa vie, sa foi ont suscité au sein de l’Eglise orthodoxe russe bien des débats et de nombreux non dits. Elle avait été présentée par la propagande soviétique comme une FTP, une bolchevique. En Europe on la considérait comme une rénovationniste qui aspirait à briser le carcan d’une orthodoxie trop rigide, comme quelqu'un qui n’avait secouru que les juifs. Ces divergences simplifiantes portant sur une personnalité plus que complexe subsistent jusqu’à présent.

La révolution de 1917 et le séisme qu’elle provoque, ces « Jours maudits » selon Bounine , ont déterminé son destin :émigration en 1920, exode qui marqua le début de sa deuxième vie.

Selon le métropolite Antoine Bloom : "Mère Marie est une sainte qui appartient à notre temps, une sainte pour notre temps, une femme de chair qui a su recevoir l'Amour Divin, que le XXe siècle et ses horreurs n'ont pas fait reculer. Son message spirituel nous deviendra encore plus précieux au fur et à mesure de notre meilleure compréhension de l'Amour incarné et crucifié".

Le Conseil éditorial du Saint Synode a approuvé cet ouvrage que l’on pourra trouver dans les kiosques des églises.

Le livre abonde en illustrations et en documents d’archives inédits. On peut commandé sur les sites OZON et LABIRINT Lien Bogoslov.ru //// Pravoslavie i mir


LIEN Mère Marie Skobtsov «Мать Мария (Скобцова). Святая наших дней»

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov

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Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
Le 31 mars 2016 une cérémonie solennelle a eu lieu à Paris à l’occasion de l’inauguration d’une rue portant le nom de mère Marie Skobtsov moniale, théologien, iconographe, résistante.

Monsieur Philippe Goujeon, maire du Quinzième arrondissement, S.E. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, Monseigneur Jean de Charioupolis (Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale) , des représentants de l’Hôtel de Ville, des prêtres catholiques, le rabbinat de Paris , les médias ainsi que des fidèles orthodoxes étaient présents à la cérémonie.

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov
Le diocèse de Chersonèse / patriarcat de Moscou/ était représenté par le hiéromoine Joseph , recteur de l’église Saints Constantin et Hélène (Clamart), et le hiéromoine Nicodème, recteur de l’église Saint Séraphin à Montgeron.

La plaque de la nouvelle rue précise : « rue mère Marie Skobtsov (1891-1945) poétesse et artiste russe religieuse orthodoxe résistante assassinée à Ravensbrück ».

Cette rue est adjacente à la rue Lourmel où se situait une église fondée par mère Marie ainsi que l’association "Œuvre orthodoxe".

Mère Marie a été arrêtée par la gestapo et, en mars 1945, a péri dans le camp de Ravensbrück. Il est dit qu’elle se serait portée volontaire pour la chambre à gaz afin d’en sauver une codétenue.

En 2004 mère Marie a été déclarée sainte par la patriarcat de Constantinople en tant que nouvelle martyre.

C’est à l’initiative de Madame Ghislaine Fonlladosa, adjoint du maire du 15 arrondissement de la capitale que le nom de mère Marie a été conféré à cette rue. Le Conseil municipal a approuvé cette décision à l’unanimité.

Liens médias russes Interfax // PravMir

Désormais à Paris une rue mère Marie Skobtsov

L’Association de jeunes orthodoxes « Chersonèse » annonce son programme pour avril 2016

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L’Association de jeunes orthodoxes « Chersonèse » annonce son programme pour avril 2016
Chers frères et sœurs!

Dans le cadre de nos rencontres hebdomadaires, ce vendredi 1 avril aura lieu la première rencontre du cycle "Introduction dans l'Evangile de St Jean", animée par le prêtre Ion Dimitrov. Le début de la rencontre est prévu à 19h30 dans la salle du 1er étage de l'église des Trois Saints Docteurs, 5 rue Pétel.

Entrée du côté de la mairie du XVème, code d'entrée 2596, interphone "Ecole russe".

L’Association de jeunes orthodoxes « Chersonèse » annonce son programme pour avril 2016
Дорогие братья и сестры!

В эту пятницу 1 апреля, в рамках еженедельных встреч, состоится беседа из цикла "Введение в Евангелие от Иоанна". Ведущий иер. Иоанн Димитров. Встреча пройдет в зале над храмом Трех Святителей в 19.30 по адресу 5 rue Pétel. Вход в здание со стороны мэрии 15го округа, код 2596, домофон "Ecole russe".

L'archiprêtre Dmitri Smirnov : des bandits comme Staline sont depuis longtemps au fond de l'enfer ; et il est temps pour nous de cesser de les commémorer.

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L'archiprêtre Dmitri Smirnov : des bandits comme Staline sont depuis longtemps au fond de l'enfer ; et il est temps pour nous de cesser de les commémorer.
Traduit du russe par Marie et André Donzeau

Le responsable de la Commission patriarcale est surpris que certains croyants soulèvent comme à souhait de tels sujets...

Le responsable de la Commission patriarcale pour les questions de la famille et la protection de la maternité, l'archiprêtre Dmitri Smirnov a exprimé sa surprise, sur les ondes de « Radio Radonège », du fait que certains orthodoxes soulèvent jusqu'à maintenant la question de l’appréciation de Staline et de ses actes, alors qu'il est clair que des bandits tels que Djougachvili alias Staline sont depuis longtemps au fond de l'enfer.

Ainsi, le prêtre réagit à la question d'une auditrice : « Comment pardonner à Staline ses crimes contre le peuple russe. »

« Quand je suis né, Staline était encore en vie, mais une telle question (pardonner, ne pas pardonner) ne relève pas de moi. Vous comprenez, j'ai la même attitude à l'égard de Napoléon Bonaparte, qui détruisit l'église du monastère de Novodievitchi. Y a-il-il eu si peu de crimes dans l'histoire ?

L'archiprêtre Dmitri Smirnov : des bandits comme Staline sont depuis longtemps au fond de l'enfer ; et il est temps pour nous de cesser de les commémorer.
Le fait que ceci (le règne de Staline - LR) a été un mal est parfaitement clair, mais cette tragédie n'est pas la vôtre, c'est la tragédie de votre mère, de vos grands-parents ; cette question se posait à eux lorsqu'ils étaient encore en vie.

Nous considérons Staline comme un personnage appartenant à l'histoire. Oui, dans notre histoire il y a eu cette page atroce, lorsque des bandits se sont emparés du pouvoir alors que personne ne les avait élus ; ils l'ont usurpé et manigancé tout ça », déclare le père Dmitri.

Lire aussi L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à une réhabilitation rampante de Staline

À cet égard, le prêtre a conseillé à l'auditrice de garder pour elle-même cette question largement artificielle. « De telles personnes sont au fond de l'enfer, nous n'influerons en rien, ni par notre pardon ni par notre refus du pardon, sur leur sort outre-tombe. Leur sort a été scellé par eux-mêmes. Chaque homme décide lui-même de son destin dans l'éternité. Quand le Seigneur a parlé du pardon, Il ne parlait pas d'un quelconque pardon ou d'une réconciliation historique, tout ceci est de la démagogie. Or voici de quoi il s'agit : quand vous êtes fait rouler au marché, il ne faut pas ruminer votre rancœur à l'égard du commerçant malhonnête qui a vous pris 50 roubles de trop. Comme on disait chez nous autrefois, que le diable l'emporte ! Parce que l'état de mon cœur m'est beaucoup plus cher. Voilà de quel pardon il s'agit ».

« Et donc, je vous prie : et Stenka Razin, et Emelyan Pougatchev, et Ivan Bolotnikov ? Sait-on quels bandits ils étaient... Et maintenant, que va-t-on pardonner à Pougatchev ? Curieusement, ce n'est pas du tout notre affaire ; pourquoi fixer les yeux sur leur cas, alors qu'ils sont tous depuis longtemps dans la tombe ? Le chrétien vit de la Pâque, et non des mauvaises actions de quelques monstres, grêlés, manchots ou moustachus... Ceci est l'apanage des historiens et des professeurs », conclut le père Dmitri.

Lien la Ligne russe Протоиерей Дмитрий Смирнов: Такие бандиты, как Сталин, давно лежат на дне преисподней, и нам пора перестать о них вспоминать

Lire Le métropolite Hilarion: "Il nous faut apprendre à appeler les choses par leurs noms"

QUELQUES GRANDES CHOSES QUE FRANÇOIS ET CYRILLE NE SE SONT PAS DITES À LA HAVANE

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QUELQUES GRANDES CHOSES QUE FRANÇOIS ET CYRILLE NE SE SONT PAS DITES À LA HAVANE
Vladimir Golovanow

Non seulement les orthodoxes ne reconnaissent pas les sacrements catholiques comme valides, mais ils mettent en doute que l’Église de Rome soit une véritable Église. Ils l’accusent d’avoir corrompu la pureté et l'intégrité de la foi, dont ils sont les seuls gardiens.

Sandro Magister, journaliste italien, spécialiste des questions religieuses au sein de l'un des principaux journaux italiens, l'Espresso, livre une analyse des différences entre les doctrines catholiques et orthodoxes d'autant plus intéressante qu'elle est faite par un Catholique qui connait particulièrement bien le sujet.

Nous en proposons l'essentiel dans la suite des articles que nous avons consacrés aux relations entre Orthodoxes et Catholiques ( Cf*)

QUELQUES GRANDES CHOSES QUE FRANÇOIS ET CYRILLE NE SE SONT PAS DITES À LA HAVANE
LA PLAIE UKRAINIENNE

Comme nous l'écrivions dans les articles cités, Sandro Magister considère que l’obstacle le plus visible à l’établissement de relations pacifiques entre Rome et Moscou est toujours constitué par les cinq millions de gréco-catholiques présents en Ukraine (Note de VG: cf. article de "La Nef" cité ci-dessus).

L’Église gréco-catholique d'Ukraine est une réalité très vivante précise Sandro Magister. En 1989, lorsqu’elle est sortie des catacombes, elle disposait seulement de 300 prêtres, qui étaient âgés, tandis qu’actuellement elle en compte 3 000, qui sont jeunes, puisque leur moyenne d’âge est de 38 ans.

Et cette Église se sent incomprise et maltraitée à la fois par Rome et par Moscou (cf. http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351233?fr=y). Dans une interview accordée à Radio Vatican, après la rencontre des évêques ukrainiens avec le pape François le 5 mars 2016, l’archevêque majeur Shevchuck, primat de l’Église gréco-catholique d'Ukraine, rapporte que le pape a affirmé qu’il "ne sacrifierait pas une seule vie au dialogue avec Moscou, et encore moins celle d’une Église catholique orientale tout entière" et, en ce qui concerne le conflit dans les régions orientales de l'Ukraine, le pape a promis aux évêques qu’il interviendrait pour les aider.

De son côté Moscou réaffirme son irréductible hostilité envers l’Église gréco-catholique ukrainienne pour la énième fois par le numéro 2 de l’Église orthodoxe russe, le puissant métropolite Hilarion de Volokolamsk (sic), précisément en réaction aux critiques émises par Shevchuck contre le document de La Havane. Le métropolite affirme que non seulement les gréco-catholiques ukrainiens "ne sont pas disposés à écouter la voix de notre patriarche, mais qu’ils ne veulent même pas entendre celle du pape." Et des critiques encore plus radicales ont été formulées à l’encontre des gréco-catholiques dans le document publié début mars par l’Église orthodoxe ukrainienne à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du concile de Lviv qui avait imposé le retour des gréco-catholiques dans l'Église orthodoxe en 1946 et dont ils ont subi les effets jusqu’en 1989, continue Sandro Magister.

QUELQUES GRANDES CHOSES QUE FRANÇOIS ET CYRILLE NE SE SONT PAS DITES À LA HAVANE
PAS DE RAPPROCHEMENT DOCTRINAL

"Aucune tentative de rapprochement doctrinal n’a été faite et il n’y a pas eu de discussion à propos de quelque question de dogme ou de théologie que ce soit. Et ce genre de discussions n’est toujours pas à l’ordre du jour à l’heure actuelle," a déclaré le métropolite Hilarion, et de fait François et Cyrille ont donné une bien plus grande importance au geste accompli qu’aux mots. Les véritables points de désaccord entre le catholicisme et le monde orthodoxe restent tous intacts

Sandro Magister réexamine ces points un à un en se référant à un récent article du slovaque Lubomir Zak, professeur titulaire d’introduction à la théologie et d’histoire de la théologie à l’Université Pontificale du Latran, spécialiste de la théologie orthodoxe russe (http://www.libreriadelsanto.it/ebook/2484300019470/il-cammino-ecumenico-aperto-da-unitatis-redintegratio-tra-difficolta-e-speranze-in-dialogo-con.html ).

DIFFÉRENCE DE PERCEPTION RÉCIPROQUE

Comme l'a expliqué le métropolite Hilarion de Volokolamsk, l’Église catholique romaine a "enfin" admis, à partir du concile Vatican II, "que les Églises orthodoxes sont salvifiques, qu’elles possèdent la succession apostolique ainsi que les sacrements et que la seule chose qui leur manque est la communion avec le siège de Rome" (voir aussi nos articles cités). Les décrets conciliaires "Unitatis redintegratio" et "Orientalium ecclesiarum" affirment en effet que "COMMUNIQUER À PROPOS DE CHOSES SACRÉES AVEC LES FRÈRES DES ÉGLISES ORIENTALES SÉPARÉES… EST NON SEULEMENT POSSIBLE MAIS MÊME CONSEILLÉ"… A partir de Jean-Paul II, les papes ont pris l’habitude de s’adresser au monde orthodoxe en employant l’expression "Églises sœurs" et en 2001 l’Église catholique a reconnu la validité sacramentelle de l’antique anaphore d’Addaï et Mari, en usage dans la liturgie eucharistique assyrienne, bien que cette anaphore ne contienne pas la formule qui raconte l’institution de l’eucharistie.

Il n'y a rien de tout cela dans la perception que l’Église orthodoxe a du catholicisme, ni dans la pratique qui en découle et même la permission au clergé orthodoxe d'administrer les sacrements aux catholiques qui ne disposaient pas d’un prêtre de leur religion, accordée en 1969 par le synode de l’Église orthodoxe russe, fut annulée en 1986 (Note de VG: il y en a toutefois des exemples assumés dans le patriarcat d'Antioche.).

Les pulsions anticatholiques au sein du monde orthodoxe sont moins violentes aujourd'hui qu’au cours des années 90, période où elles atteignirent leur point culminant avec la résurrection de l’Église gréco-catholique "uniate" en Ukraine et l'expansion "prosélytique" du pape polonais Jean-Paul II vers l’Est. Cela a rendu possible l'accolade entre le patriarche de Moscou et le pape de Rome mais toutes les causes profondes de cette opposition subsistent et Zak les examine l’une après l’autre.

1. LA DIFFÉRENCE DE CONCEPTION ECCLÉSIOLOGIQUE.

Lorsque les papes qualifient les Églises orthodoxes de "sœurs", ils le font dans le cadre d’une conception de l’Église selon laquelle les évêques diocésains, dans leur totalité, sont unis à l’évêque de Rome, dont le pouvoir s’étend sur toutes les Églises particulières.

Chez les orthodoxes, en revanche, l’Église est structurée en "patriarcats" (VG: nous dirions plutôt "Églises locales"). Dans chacun de ceux-ci, les patriarches et les évêques sont élus, chaque territoire étant autonome en matière de liturgie et de discipline canonique. Selon cette manière de voir, il serait plus exact de qualifier le pape de "patriarche d'Occident", c’est-à-dire justement le titre que Benoît XVI, dans le but de faire disparaître toute équivoque, a fait retirer, en 2006, de la liste des appellations qui lui étaient attribuées dans l'Annuaire Pontifical. "Il n’est pas surprenant que même le dialogue entre les catholiques et les orthodoxes à propos de la question de la primauté du pape n’ait pu faire qu’un petit nombre de pas en avant, s’arrêtant à peu de distance de son point de départ," le professeur Zak (rappelons le rejet par l'Église russe du "document de Ravenne adopté en son absence par la commission mixte internationale en 2007. Cf. article dans "La Nef" cité).

2. "L'UNIATSIME"
(Terme péjoratif employé par le monde orthodoxe pour désigner les Églises de rite oriental qui sont unies à Rome.)

Outre les problèmes décrits plus haut, le professeur Zak analyse la nature ecclésiologique de l'opposition: "Ce qui scandalise le monde orthodoxe, c’est que les Églises orientales catholiques fassent partie d’une structure qui est non pas celle qu’ils considèrent comme originelle, patriarcale, mais la structure romanocentrique qui trouve dans l’Église de Rome son point obligatoire de référence en ce qui concerne chacun des aspects de la vie ecclésiale".

La déclaration de La Havane renvoie verbalement au passé cet "uniatisme", dont les gréco-catholiques ukrainiens sont l'exemple le plus remarquable. Cependant la question reste toujours irrésolue. Parce qu’il est vrai que Rome dit aux Églises orientales catholiques : "Soyez ce que vous étiez antérieurement". Mais, dans les faits, elle les englobe dans une structure d’Église typiquement latine et papale, que l'orthodoxie ne veut accepter en aucune manière.

3. L'HOSPITALITÉ EUCHARISTIQUE

l’Église catholique admet les Orthodoxes à la communion mais les Églises orthodoxes le refusent catégoriquement (malgré la parenthèse de l'Église russe rappelée plus haut et des dérogations dans la patriarcat d'Antioche). Et le motif de ce refus – fait remarquer Zak – est, lui aussi, théologique et ecclésiologique. Alors que l’Église catholique considère comme vrais tous les sacrements des Églises orthodoxes, il n’en est pas de même du côté des orthodoxes. Officiellement, l’Église orthodoxe n’a admis dans aucun document, décret ou déclaration que les sacrements de l’Église catholique soient vrais et salvifiques.

Et il n’y a pas que cela. Les orthodoxes mettent sérieusement en doute que l’Église catholique soit une véritable Église, contrairement à ce que l’Église catholique pense des Églises orthodoxes. Celles-ci continuent, sous le voile des amabilités œcuméniques, à proclamer que les non-orthodoxes n’appartiennent pas à la véritable et unique Église du Christ.

Remarque de VG: Le professeur Zak souligne la différence d'approche entre Catholiques et Orthodoxes sur la communion mais il ne fait pas le lien avec la différence dans les doctrine ecclésiologiques. En effet, pour les Orthodoxes, c'est la communion "au même calice" qui fonde l'appartenance à l'Église et c'est l'intercommunion des Églises locales qui "reproduit sur terre le mystère de l'unité dans la diversité" comme une icône de la Trinité (cf. Métropolite Kallistos (WARE), L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles, Paris, Éditions du Cerf, 2002, p.311.) Il est donc normal qu'ils n'admettent pas à l'Eucharistie ceux qui n'appartiennent pas à l'Église orthodoxe.

Pour les Catholiques, en revanche, c'est l'union à l'évêque de Rome qui fonde l'appartenance à l'Église catholique et pour communier il suffit que le baptisé confesse une unité de foi, en particulier, la reconnaissance de la validité du ministère du prêtre catholique et la présence du Christ dans le sacrement… (cf. http://temoignagechretien.fr/articles/monde/hospitalite-eucharistique

4. LES RAISONS DE LA RUPTURE ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT IL Y A MILLE ANS.

Le décret conciliaire "Unitatis redintegratio" a attribué cette rupture principalement à un "manque de compréhension et de charité mutuelles". Et il semble que le pape François pense que la question ne consiste qu’en cela.

Pour les orthodoxes, en revanche, c'est beaucoup plus grave: L’Église catholique romaine – explique, entre autres, un document solennel qui a été publié par le patriarcat de Moscou en l’an 2000 – "s’est séparée de la communion avec l’Église orthodoxe, véritable Église du Christ", parce qu’elle a corrompu la pureté et l'intégrité de la foi - cette foi qui a justement l’Église orthodoxe comme gardien et témoin – en introduisant de "nouveaux dogmes" tels que celui selon lequel le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, l’immaculée conception de Marie, l’assomption de Marie au ciel, et l’infaillibilité du pape.

'TOUS LES SACREMENTS DES CATHOLIQUES SONT DÉFECTUEUX, CE QUE SONT ÉGALEMENT BEAUCOUP DE LEURS CÉLÉBRATIONS'

"Pour les orthodoxes, c’est en raison du manque de pureté et d’intégrité de la foi – cette dernière n’étant plus en complète conformité avec la tradition apostolique – qu’est né et que persiste le problème de la véritable ecclésialité de l’Église catholique romaine et, par conséquent, celui de l’efficacité salvifique de ses sacrements," écrit le professeur Zak. "On a du mal à concevoir que le dialogue entre les catholiques et les orthodoxes puisse aboutir, dans un avenir proche, à des résultats significatifs tant qu’il n’y aura pas eu un changement, ou tout au moins une atténuation, de l’opinion des orthodoxes quant au 'manque de foi' de l’Église de Rome ; cela d’autant plus que la conviction à propos du 'manque de foi' des catholiques a même été affirmée et prêchée, dans le passé, par certains saints orthodoxes, parmi lesquels le saint évêque Théophane le Reclus**

** Saint Théophane le Reclus (1815-1894), célèbre évêque et ascète russe, est connu pour ses ouvrages de vie spirituelle. Il a été canonisé par l'Église russe en 1988 (http://editions-syrtes.com/auteurs/saint-theophane-le-reclus/ ).

"Comme l’explique un manuel orthodoxe de théologie œcuménique qui fait autorité et qui est utilisé dans les séminaires de Moscou, saint Théophane, qui était très critique envers les confessions chrétiennes d’Occident, était persuadé que le Saint-Esprit n’agit pas en plénitude sur les non-orthodoxes et que, pour cette raison, 'tous les sacrements des catholiques sont défectueux, ce que sont également beaucoup de leurs célébrations'.

"Se conformant à l’opinion du saint, les auteurs du manuel ajoutent sans hésitation : 'Ce sont là des mots durs, mais qui donnent un jugement correct sur l’état spirituel des non-orthodoxes'," conclu le professeur Zak.

Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France. Article complet sur http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351253?fr=y

(Cf*) Catholiques (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Differentes-positions-orthodoxes-sur-le-rapprochement-avec-les-Catholiques_a4634.html, http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Differentes-positions-orthodoxes-sur-le-rapprochement-avec-les-Catholiques_a4637.html, http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LA-NEF-Ou-en-sont-les-rapports-entre-l-Eglise-catholique-et-l-Eglise-orthodoxe-russe-Vers-un-rapprochement_a4461.html)

Sondage sur les résultats de la synaxe des primats orthodoxes pour la tenue du concile panorthodoxe

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La Sainte Croix du Christ

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La  Sainte Croix  du Christ
Troisième dimanche de Carême, semaine de la Sainte Croix comprend un rituel spécifique de vénération de la Croix qui prépare les fidèles à la commémoration de la Crucifixion et à la Résurrection du Seigneur.

Extrait de : Archevêque Basile ( Krivochéine)

« L’œuvre salvatrice du Christ sur la croix et dans la résurrection »
Dieu, l’homme, l’Eglise. Lecture des Pères

Nous devons tout d’abord souligner que, pour la conscience théologique ecclésiale orthodoxe, toute l’œuvre du Christ, en particulier sa crucifixion sur la croix et sa mort rédemptrice, est un mystère insondable et inexprimable, son sens et sa portée ne peuvent être exprimés complètement et avec exactitude dans le langage des notions humaines sans risque d’être déformés ou réduits.

Pour la raison humaine non éclairée par la grâce, la croix du Seigneur restera toujours quelque chose d’inacceptable et d’abject, alors que pour nous, croyants, elle est une « puissance invincible, indestructible et divine » (grandes complies) (1) . Comme l’écrit l’apôtre Paul : « Les Juifs demandent des signes et les Grecs recherchent la sagesse, mais nous, nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 22-24).

La  Sainte Croix  du Christ
Cette « folie » et cette « faiblesse » de la croix sont en réalité l’expression de l’extrême sagesse et de la force de Dieu, « car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1 Co 1, 25) ; et c’est pour cela même qu’il est impossible de l’exprimer dans les notions humaines, impossible de le rationaliser jusqu’au bout sans déformer ou diminuer l’insondable profondeur du mystère de la croix.

La croix, en tant qu’expression suprême de l’amour divin, est la gloire et la force de Dieu.

« Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié par lui. Dieu le glorifiera en lui-même, et c’est bientôt qu’il le glorifiera » (Jn 13, 31-32), dit le Christ à ses disciples en allant aux souffrances et à la mort. Et cette gloire de la croix, comme on le voit dans ces paroles, est une gloire trinitaire, car Dieu le Père est glorifié dans la mort du Fils sur la croix. La descente du Saint Esprit est également liée à la glorification du Christ (« Il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié », Jn 7, 39). Voilà pourquoi, sur le mont Thabor, quand a été manifestée la gloire divine du Christ, Moïse et Élie, « apparus en gloire » dans la transfiguration, « parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem » (Lc 9, 31). La croix est aussi la « puissance » du Christ qui « donne sa mesure dans la faiblesse » (2 Co 12, 9). Sur la croix sont vaincus la mort et le péché. Le Seigneur sans péché, qui n’était pas soumis à la mort parce que, de l’Esprit Saint et de la Vierge Marie, il a pris la nature humaine du premier Adam non corrompue par le péché, ayant pour nous volontairement goûté la mort, nous libère du péché et de la mort. Il faut voir cette mort « volontaire » non seulement dans le sens que le Christ n’a pas résisté à ceux qui le crucifiaient, mais aussi dans le sens qu’étant invulnérable pour la mort, il est volontairement mort sur la croix selon son humanité. Il faut souligner avec toute la force nécessaire que sur la croix a été crucifié non pas un certain homme assumé par le Fils de Dieu (homo adsumptus), mais le Fils de Dieu lui-même, le Verbe même de Dieu incarné, le Seigneur de gloire, comme l’écrit l’apôtre Paul : « car s’ils l’[la “sagesse de Dieu, mystérieuse”] avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de la gloire » (1 Co 2, 8).

Le Christ, Fils de Dieu, est mort évidemment non selon sa divinité, mais selon l’humanité, et l’humanité du Christ a été assumée par sa personne divine, hypostasiée en lui. Pour cela, bien que la nature divine du Christ soit demeurée a-passionnelle pendant la passion et immortelle dans sa mort, ces souffrances ont cependant été inconcevablement assumées par le Fils de Dieu lui-même. Pour cela, nous pouvons dire que le Fils prééternel de Dieu incarné a authentiquement souffert et est mort sur la croix selon l’humanité, demeurant impassible selon la divinité. Et ceci est compréhensible, car ce n’était pas la divinité qui était déchue, mais l’homme. Ce n’est pas Dieu qui avait besoin de rédemption, mais Adam et tout le genre humain. Ceci est admirablement exprimé dans le canon (2) du Samedi saint : « Au genre humain, non pas à la divinité la chute d’Adam porta un coup mortel ; et si ta chair a souffert en sa terrestre condition, impassible tu demeures en ta divinité […] à l’heure de ta passion, le temple de ton corps fut détruit, mais ta divinité resta unie à ta chair : en l’une et l’autre, tu es l’Homme-Dieu, le Fils et le Verbe de Dieu ( 3 ) »

La croix est le symbole de la victoire.

« Arme de la paix, victoire invincible », comme le chante la sainte Église. Symbole de la victoire sur le diable et les puissances ténébreuses du mal. « Et vous, qui étiez morts à cause de vos fautes, écrit l’apôtre Paul aux Colossiens, et l’incirconcision de votre chair, [Dieu] vous a donné la vie avec lui [le Christ] : il nous a pardonné toutes nos fautes, il a effacé le document accusateur que les commandements retournaient contre nous, il l’a fait disparaître, il l’a cloué sur la croix. Il a dépouillé les Autorités et les Pouvoirs, il les a publiquement livrés en spectacle, il les a traînés dans le cortège triomphal de la croix » (Col 2, 13-15). Ainsi devant cette arme invincible de la puissance de Dieu – la croix du Seigneur – nous nous prosternons avec joie et amour : « En ce jour, s’avance la croix du Seigneur, chante la Sainte Église, et les fidèles l’accueillent avec amour […] dans la crainte et l’allégresse, embrassons-la : crainte, à cause de nos péchés et de notre indignité, allégresse à cause du salut que procure à l’univers celui qui sur elle fut cloué, le Seigneur de miséricorde, le Christ notre Dieu » (Fête de l’Exaltation de la croix, stichère aux laudes à « Gloire,… et maintenant… ») ( 4 )

La croix est la puissance divine d’amour et de sacrifice par laquelle subsiste le monde.

Elle illumine toutes les extrémités de l’univers : « Les quatre extrémités du monde sont sanctifiées, ô Christ notre Dieu, en ce jour où est exaltée ta croix à quatre branches » (Fête de l’Exaltation, stichère pour la vénération de la croix). Ceci dans le plan cosmique, et dans le plan historique et providentiel : « Croix, gardienne de tout l’univers ; croix, de l’Église le charme et la beauté, sceptre vraiment royal, qui soutient la vigueur de notre foi ; croix, le suprême effroi des légions de l’enfer ; croix, la gloire des anges dans le ciel » (exapostilaire ( 5 ) de la fête de l’Exaltation) ( 6 ) .

Cette puissance divine de la croix agissait dès l’origine, avant même le Golgotha. On peut dire que nous la percevons dans la création même du monde et de l’homme, dans la limitation volontaire de la divinité.

La croix est inscrite dans la forme du corps humain.

Dans l’Ancien Testament, nous voyons des préfigurations de la croix dans l’arbre de la vie au paradis, dans la bénédiction de Jacob, dans le bâton de Moïse, dans l’élévation cruciforme des bras de Moïse pendant le combat avec Amalek, dans le serpent d’airain, etc. Mais seulement sur le Golgotha, dans la mort volontaire sur la croix du Fils de Dieu incarné, s’est pleinement manifestée pour nous cette puissance incompréhensible et invincible de l’amour de Dieu envers l’homme, de sorte que, si en Dieu il « n’existe aucun changement, ni l’ombre d’une variation » (Jc 1, 17), pour nous cependant, « rachetés […] par le sang précieux, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, celui du Christ, prédestiné avant la fondation du monde et manifesté à la fin des temps à cause de vous. » (1 P 1, 18-20), le sacrifice du Christ sur la croix constitue le début d’une vie nouvelle.

UN SITE: Monseigneur Basile (Krivocheine, 1900-1985)

La  Sainte Croix  du Christ
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(1) « Office des grandes complies », dans Livre des Heures, Éd. Fraternité orthodoxe en Europe occidentale, Colombes, 2000, p. 43.
(2) Au départ, liste canonique des odes scripturaires utilisées dans la célébration des matines, puis l’ensemble de ces odes et les compositions poétiques qui s’y sont greffées (NdR).
(3) Ode 6 du canon. Triode de Carême, Parme, Éd. Diaconie apostolique, 19933, p. 589.
(4) Le Spoutnik, loc. cit., p. 803.
(5) Tropaire précédant les laudes après le canon des matines (NdR).
(6) Le Spoutnik, loc. cit., p. 802.



Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité

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Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité
Brève description de l’histoire et de la situation actuelle de l’église Saint-Michel-Archange à Cannes.

Site EORHF suite ICI

Le 25 février 2016, Nice Matin a publié un article à propos de l’église russe orthodoxe Saint-Michel-Archange de Cannes. Malheureusement, cet article est truffé de considérations susceptibles d’apporter le trouble et la discorde parmi les habitants et les visiteurs de la Côte d’Azur.

Aussi nous a-t-il paru indispensable de faire un exposé bref, objectif et documenté des faits historiques et des actes légaux concernant cette église, afin d’établir la vérité et de conserver la paix.

L’église russe Saint-Michel-Archange située à Cannes, sur le boulevard Alexandre III, fut construite en 1894 grâce à des dons privés. Trois ans plus tard, une maison de quatre étages a été bâtie pour le clergé. Le 3 novembre 1897, avec l’approbation du tsar Nicolas II, la propriété de tout le terrain paroissial et des biens immobiliers qui s’y trouvaient a été transmise au Saint Synode, c'est-à-dire à l’Empire Russe.


Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité
En 1923, une association cultuelle fut créée à la sous-préfecture de Grasse pour la gestion de l’église. L’église (l’association cultuelle) était canoniquement sous l’autorité du Synode de l’Eglise Russe hors-frontières, qui se trouvait alors en Serbie, ce que nous lisons dans une lettre-réponse (disponible sur le site web des archives municipales) du marguillier de l’église, le baron de Clodt au maire de Cannes, le 2 août 1930 : « L'Association obéit, quant au spirituel, au Concile des Évêques Russes, ayant son siège en Serbie. »

Ce témoignage historique, qui est disponible sur le site des archives municipales de Cannes, page 6, mérite une attention particulière en raison de l’importance des conséquences qu’il implique.

Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité
Dans ses mémoires «Le chemin de ma vie», le Métropolite Euloge (Georgievski), qui dirigeait les paroisses russes en France suite à la révolution d’octobre 1917, raconte sa rupture avec le Synode russe en Serbie dès 1926 [1]. Or, alors que les paroisses russes de France s’étaient détachées de l’autorité du Synode et qu’une structure autonome se développait en France (sous le Patriarcat de Constantinople), la paroisse Saint-Michel-Archange de Cannes, pour sa part, garde le lien avec le Synode de l’Eglise Russe Hors-Frontières, lien qui perdure depuis 90 ans.

En 1982, un notaire de Nice attribua à l’association cultuelle, le droit à la propriété sur la terre et les biens immobiliers paroissiaux (on se demande comment un groupe de personnes a-t-il pu devenir successeur de l’Empire Russe ?!). Auparavant, en 1943 et 1970, sur les cadastres du terrain paroissial, le nom du propriétaire avait été changé : le Saint Synode de Russie fut remplacé par l’association cultuelle - « d’un trait de plume », comme cela est dit dans l’acte notarial rectificatif de 2014

Depuis 2007, un conflit a lieu entre, d’un côté, l’évêque Varnava (Prokofieff) de Cannes et son assistant Sérafim (Baranchikov), condamnés par la justice, et, de l’autre côté, un groupe d’anciens paroissiens (cf. Nice Matin du 21.10.2010 и 28.11.2010, article de Mathilde Tranoy).

En 2009 arrivèrent à la paroisse de nouveaux prêtres, venus de Russie et d’Australie : les pères Maxime Massalitine, Antony Odaysky et Mikhaïl Boïkov.

Varnava et Sérafim furent écartés et ensuite privés du sacerdoce. La paroisse retrouva une vie normale, des dons importants furent apportés par des donateurs privés (des centaines de milliers d’euros), la restauration de l’église put commencer : les coupoles dorées furent entièrement refaites, ainsi que les locaux paroissiaux, la cuisine d’été et la chapelle russe du cimetière Abadie à Cannes. On projeta de faire des travaux pour l’étanchéité de l’église.

Toutefois, en 2013, le tribunal décida de remettre la gestion de l’église au groupe des anciens paroissiens (redevenus membres de l’association cultuelle lors de leur conflit avec Varnava et Sérafim). Ceux-ci décidèrent de se placer sous l’autorité d’une organisation religieuse non canonique dont la hiérarchie se trouve en Ukraine.

Lire aussi Un article de "Nice-Matin" à propos de l'église russe de Cannes et droit de réponse du père Antony Odaysky


Aussi, nous, les clercs et tous les paroissiens de l’église Saint-Michel-Archange, nous avons du quitter notre église et louer l’église Saint Roch, au centre de Cannes, pour continuer de célébrer régulièrement les offices. La restauration de l’église Saint Michel fut interrompue, les clercs et leurs familles durent quitter leurs logements dans la maison paroissiale, leurs appartements furent transformés en chambres d’hôtel « Villa Saint Michel » - que l’on peut réserver sur un site connu

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Pendant que les nouveaux maîtres de l’église mettaient à profit leur sens des affaires dans la paroisse et développaient leur activité hôtelière, l’église, elle, continua de tomber en ruine. Heureusement, en été 2014, sur la décision de l’assemblée générale de leur association cultuelle, l’église revint dans le giron de l’orthodoxie canonique - leur clergé, il est vrai, se plaçant sous le Patriarcat de Constantinople.

Le soir du 27 juillet 2015, juste sous la coupole, les fondations du clocheton se fissurèrent et la coupole pencha dangereusement (d’ailleurs cela survint juste après que l’église ait été barricadée de toute urgence pour empêcher qu’on y porte l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Koursk dite du « Signe », objet sacré datant du 13e siècle, alors de passage en France). Le 5 septembre, la coupole tomba sur la droite du narthex. La Mairie fut contrainte de fermer l’église et le territoire à proximité.

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La Russie n’a pas oublié le patrimoine spirituel magnifique de Cannes et, en tant qu’héritière légitime de l’Empire Russe, ancien propriétaire de l’église, elle a reçu de la France le droit à la propriété sur l’église Saint-Michel-Archange.

Le 2 octobre 2014, sur la demande de Monsieur A.K. Orlov, ambassadeur de Russie, et en se fondant sur des documents juridiques et historiques irrécusables, le notaire Léon Hugounenc a certifié, dans un acte rectificatif, que le droit à la pleine propriété sur le territoire et les biens immobiliers de la paroisse situés aux 36-40 bvd. Alexandre III à Cannes revient à la Fédération de Russie : « C’est à tort et par erreur que les biens et droits immobiliers objets des présentes appartiennent à l’Association cultuelle orthodoxe russe Saint-Michel Archange, alors qu’en réalité lesdits biens sont la propriété de l’Etat de la Fédération de Russie. »

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Depuis, les orthodoxes de Cannes – Russes et Ukrainiens, Français et Roumains, Biéolorusses et Américains, et beaucoup d’autres – attendent le retour de la Russie à l’église Saint-Michel-Archange.

Les mots de l’ambassadeur russe, A.K. Orlov, prononcés le 19 janvier 2016 à Nice lors de l’ouverture officielle de la cathédrale russe Saint-Nicolas après sa grandiose restauration, leur ont donné espoir : « Maintenant il y a d’autres lieux de culte, d’autres lieux saints, pour tous les Russes qui vivent en France, et qui sont revenus à l’Eglise Orthodoxe Russe : je parle du cimetière de Caucade, je parle de l’église de Cannes qui sont aussi dans un état déplorable. La restauration de cette église n’est qu’un point de départ pour restaurer tout le patrimoine russe sur la Côte d’Azur. » Plaise à Dieu !

09 mars 2016, Cannes
Prêtre Antony Odaysky

Représentant du Premier Hiérarque de l’Eglise Russe hors-frontières à Cannes
Recteur de la communauté paroissiale Saint-Michel-Archange
+33 6 01 51 98 94 anton.odaysky@gmail.com www.stmichelcannes.fr

[1] Métropolite Euloge (Georgievskij). Put’ moej zizni : Vospominanija. – M. : Mosk.rabocij ; VPMD, 1994, p. 558 et suivantes.

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Le 2 octobre 2014, sur la demande de Monsieur A.K. Orlov, ambassadeur de Russie, et en se fondant sur des documents juridiques et historiques irrécusables, le notaire Léon Hugounenc a certifié, dans un acte rectificatif, que le droit à la pleine propriété sur le territoire et les biens immobiliers de la paroisse situés aux 36-40 bvd. Alexandre III à Cannes revient à la Fédération de Russie : « C’est à tort et par erreur que les biens et droits immobiliers objets des présentes appartiennent à l’Association cultuelle orthodoxe russe Saint-Michel Archange, alors qu’en réalité lesdits biens sont la propriété de l’Etat de la Fédération de Russie. »

Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité

Cannes: Pour rétablir la paix et la vérité
Le 25 février 2016, Nice Matin a publié un article à propos de l’église russe orthodoxe Saint-Michel-Archange de Cannes.


La place du jeûne dans le Carême orthodoxe

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V.G.

"L'ascèse personnelle, familiale et paroissiale, en particulier dans la prière et dans le jeûne, est caractéristique de l'Orthodoxie" Père Justin Popovitch (1894-1979)

En ce qui concerne les prescriptions alimentaires, il est préférable de se référer à son père spirituel, au prêtre ou à un autre responsable de l'Eglise et dans tous les cas aux indications de son médecin, en fonction de sa santé. Le jeûne est indicatif est doit correspondre à une attitude spirituelle tout en s'adaptant aux conditions physiques de chacun.

Les règles suivantes sont suivies dans les monastères orthodoxes et on peut prendre comme repère:

• Pendant le Grand carême, on s'abstient tous les jours de viande, de lait, d'œufs, de fromage et de poisson.
• Du lundi au vendredi inclus, on ne prend qu'un seul repas en milieu de journée, sans vin ni huile. On peut éventuellement prendre un repas léger le soir.

La place du jeûne dans le Carême orthodoxe
• Les samedis et les dimanches, on prend deux repas; l'huile et le vin sont autorisés en signe de fête.
• Pendant la semaine de la Passion (Grande et Sainte semaine), on s'abstient de toute nourriture entre le repas du Grand Jeudi et la Liturgie de Saint Basile le Grand Samedi; après celle-ci, on prend un repas de jeûne.



Lire aussi TRIODE

LA NOURRITURE, UN THÈME BIBLIQUE

Le jeûne tient une place toute particulière dans la tradition orthodoxe. Entretien avec le Père Michel Evdokimov, archiprêtre des paroisses orthodoxes Saint-Pierre-et-Paul à Châtenay-Malabry (92). Publié le 19 février 2016.

Dans la Bible, tout commence avec le partage de la "pomme" entre Adam et Eve et les récits présentant toutes sortes de repas y sont nombreux, sans parler de la main nourricière de Dieu ... Ainsi Élie, pourchassé par la reine Jézabel, jeûne pendant 40 jours, puis, à bout de forces il s’allonge sur le sol en disant : «C’est fini, je vais mourir.» A ce moment –là, un ange arrive et le nourrit. Quant au peuple d’Israël qui erre dans le désert durant 40 années, il est sauvé par la manne qui tombe du ciel. Dieu intervient dans la vie des hommes pour les nourrir non seulement en esprit, mais aussi d’une manière plus matérielle. Et lorsque Jésus, poussé au désert, va jeûner pendant 40 jours : quelle sera la première tentation du Malin ? La nourriture...

Les orthodoxes attachent au jeûne une importance toute particulière parce que, à l'image de Jésus dans le désert, il permet de s'ouvrir aux réalités de l'Esprit, à travers le combat spirituel. Car, comme nous le montre le récit de Jésus au désert, le jeûne n’est pas quelque chose d’anodin. C’est un geste qui provoque des réactions violentes de la part des forces du mal. Les orthodoxes situent le Carême dans cet perspective : le jeûne nous rendant plus faible, le Carême est un temps de combat spirituel qui invite chaque croyant à un travail intérieur.

UNE DISCIPLINE SUR SOI-MÊME

C'est en se privant de nourriture, que l'on découvre ce qui essentiel pour survivre. Or, "l'homme ne vit pas que de pain". Le jeûne aide à maîtriser ses appétits et aiguise d'autant notre soif de Dieu.

Les fidèles orthodoxes sont invités à jeûner non pas de leur propre volonté mais sous la direction d'un père spirituel. Je demande aux fidèles de ma paroisse de supprimer la viande et dans la mesure du possible les laitages. Les moines orthodoxes, eux, observent un jeûne beaucoup plus strict : abstention de toute nourriture d’origine animale (viande, poisson ayant une arête, laitages, œufs) graisses et vin… Ce jeûne de la nourriture invite à d'autres formes de privations, comme le jeûne de télévision (supprimer les émissions récréatives ou frivoles) et les revues du même type.

En contrepartie, je leur demande lire au moins un évangile, si ce n’est les quatre, et ainsi se rapprocher de Dieu par cet effort, et par une prière plus assidue.

Le jeûne conjugal est aussi préconisé, mais de fait il est déjà ancré en profondeur dans notre tradition. Les couples orthodoxes pratiquants ont l'habitude de pratiquer l'abstinence un jour avant, et un jour après l'eucharistie. Dans notre société d'abondance, cet apprentissage de la liberté face à nos dépendances n'est pas vraiment populaire. Alors qu'il y a des danseurs, des sportifs, des stars qui sont capables de se discipliner de façon drastique, ascétique, pourquoi est-ce que, nous chrétiens, nous ne pourrions pas nous soumettre à une discipline de ce genre, alors que nous sommes là pour montrer la valeur spirituelle et humaine du jeûne, dans ce qu’on appelle le partage?

LE PARTAGE COMMUNAUTAIRE, UNE RÉALITÉ

«Tu jeûneras pour partager cette nourriture avec les pauvres» disait saint Jean Chrysostome. Pour notre petite communauté, comme pour l'ensemble de la communauté orthodoxe, le jeûne n'est pas qu'un simple effort sur soi, il s'ouvre sur le partage en communauté avec "le pauvre". Ainsi, dans notre paroisse, les sommes qui équivalent à notre privation de nourriture ou de divertissement sont mises de côté. Elles sont ensuite rassemblées et versées dans ce que nous appelons la quête de Carême.

Après Pâques, cet argent sera envoyé à des œuvres humanitaires ici en France, en Roumanie, ou au Liban... Nous sommes peu nombreux mais il est essentiel pour nous de faire ce geste d'offrande, car il crée un lien entre ces gens en souffrance et nous qui vivons dans des conditions plus favorables. Ce temps de jeûne personnel, de partage et de prière est vécu en étroite relation avec notre petite communauté, qui nous aide à en supporter l'exigence, tant il est vrai que le jeûne en France est autrement plus difficile, que dans un pays comme la Russie où vous êtes porté par une communauté élargie.

Propos recueillis par Evelyne Montigny

Annonciation du calendrier julien

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Annonciation du calendrier julien
24 MARS/6 AVRIL - AVANT-FÊTE DE L'ANNONCIATION DE LA VIÈRGE MARIE.

La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l’année /le Carême/ est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie

Tropaire de l’avant-fête de l'Annonciation - ton 4

En ce jour d'avant-fête nous chantons / le début de l'universelle jubilation; / voici que s'avance, en effet, Gabriel / pour annoncer à la Vierge la bonne nouvelle en disant : / Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Annonciation du calendrier julien
Kondakion de l’avant-fête de l'Annonciation - ton 4
Par la venue du saint Esprit, / c'est le Fils consubstantiel au Père et partageant sa royauté / qu'à la voix de l'Ange tu conçus, / pure Génitrice de Dieu, / pour qu'Adam fût rappelé au Paradis.

Lectures de l’Avant-fête :

Genèse 28, 10-17
Ezéchiel 43, 27 - 44, 4
Proverbes 9, 1-11

Annonciation du calendrier julien
25 MARS/7 AVRIL - FÊTE DE L'ANNONCIATION DE LA VIÈRGE MARIE

La fête de l’Annonciation a en quelque sorte deux faces.

L’une d’elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l’expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l’ange : " Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ".
Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu’en répétant cette phrase avec vénération et tendresse.

L’autre face du mystère de l’Annonciation est tournée vers les hommes.

Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des Annonciations divines, des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces Annonciations doivent s’unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l’Annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous – non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s’agit là d’un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d’une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur. SUITE

Tropaire de l’Annonciation - ton 4
Aujourd'hui s'accomplit notre salut / et le mystère d'avant les siècles est révélé. / Le Fils de Dieu devient fils de la Vierge / et Gabriel annonce la bonne nouvelle de la grâce. / Avec lui clamons à la Mère de Dieu : / Réjouis-toi, pleine de grâce, // le Seigneur est avec toi.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Kondakion de l’Annonciation - ton 8
À toi qui combats pour nous, tes serviteurs, / nous adressons des chants de victoire, / car tu nous as délivrés des malheurs, / et nous t'offrons des hymnes d'action de grâce, ô Mère de Dieu. / Toi dont la puissance est invincible, / délivre nous de tout péril, afin que nous te clamions : // Réjouis-toi, Épouse inépousée.

Lectures de l’Annonciation :

Épître : Hébreux 2, 11-18.
Évangile : Luc 1, 24-38.

L'INCOMPARABLE "ANNUNZIATA" d'Antonello de Messine (entre 1474 et 1476). Que j'ai admirée au musée de Palerme. Il s'agit incontestablement d'un chef d'œuvre dans lequel le peintre rend admirablement les émotions de cette très jeune Marie saisie par l'Annonce et même les différentes étapes de l'Annonce (V.G)

Annonciation du calendrier julien
D'après la Paroisse orthodoxe Saint-Serge de Radonège et Saint-Vigor de Bayeux à Colombelles près de Caen

Mosaïques de Daphni Monastère de Daphni

L'Annonciation dans la peinture russe

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L'Annonciation dans la peinture russe
Ce site "Россия и христианский Восток" met en ligne une rétrospective des représentations de l'Annonciation par les meilleurs peintres russes
LIEN ICI

LA QUESTION DE LA DATE DE PÂQUES CETTE ANNEE : LE 1er MAI 2016

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LA QUESTION DE LA DATE DE PÂQUES CETTE ANNEE : LE 1er MAI  2016
Texte proposé par Émilie van Tack

Cette année 2016, les Orthodoxes célèbrent de nouveau Pâques le 1er mai, comme ce fut le cas récemment encore en 2011, après 2005 et 1994.

Comment se fait-il que cette année, une fois de plus, nous fêtions Pâques aussi tardivement? Quelle est la signification de ce retard? Comment s'explique-t-il? Est-il simplement un accident inévitable?

Dans un article paru en 1994 dans Les nouvelles de Saint Serge, (N°18, 1994, p. 10-14) le professeur Nicolas Ossorguine avait déjà dénoncé cette anomalie.

Les Pères du IVième siècle considéraient le moment de l'équinoxe de printemps comme l'icône astronomique de la fête de Pâques, victoire de la lumière divine sur les ténèbres spirituelles. Le soleil éclaire alors en effet toutes les parties de la terre d'un éclat identique, et il se produit comme un triomphe de la lumière du soleil sur l'obscurité cosmique

LA QUESTION DE LA DATE DE PÂQUES CETTE ANNEE : LE 1er MAI  2016
Que devrions-nous faire pour éviter que Pâques ne soit à nouveau fêtée lorsque l'hémisphère sud s'enfonce déjà dans l'obscurité?

Pour alimenter cette réflexion, nous désirons rappeler à la mémoire des Orthodoxes l'article de Nicolas Ossorguine qui a conservé aujourd'hui toute sa pertinence.

LA DATE DE PÂQUES ORTHODOXE, LE 1er MAI 1994

En 1994, les Chrétiens occidentaux célèbrent Pâques le 3 avril, alors que les Orthodoxes la fêtent quatre semaines plus tard, le 1er mai.

En réalité, une date aussi tardive pour la fête de Pâques n'a aucun fondement légitime puisqu'elle ne respecte pas la règle établie au IVième siècle par les Pères du 1er Concile Œcuménique de 325 concernant la date de célébration de Pâques. Rappelons cette règle, dite formule de Nicée:

Il convient de célébrer la fête Pâques le premier dimanche
après la première pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps

Ainsi cette formule se décompose, peut-on dire, en trois "moments", qui doivent se succéder:

- premier "moment" - l'équinoxe de printemps
- deuxième "moment" - la pleine lune
- troisième "moment" - le dimanche

Malgré l'avis (erroné) des partisans de l'ancien style, (calendrier julien), qui prétendent qu'historiquement on ignore l'origine de la date de la formule de Nicée, il convient d'attirer l'attention sur l'existence d'un document grec très précieux du IVième siècle intitulé Une homélie anatolienne sur la date de Pâques en l'an 387 , qui explique cette formule en détails. Cette homélie était motivée par le fait que, en 387, pour la première fois depuis le 1er Concile Œcuménique, c'est-à-dire après quelques 62 ans, les conditions cosmiques (la position de la terre et de la lune par rapport au soleil) étaient telles que qu'en appliquant la formule de Nicée le jour de Pâques tombait un 25 avril. Ce fait provoqua le trouble parmi les chrétiens qui craignaient que la date ne fut trop tardive (!). L'auteur du document explique en détail le principe "nicéen" et sa signification, et démontre ainsi qu'une célébration exceptionnellement tardive de Pâques en 387 était incorrecte.

L'homélie anatolienne montre avec précision que dès le IVième siècle c'est-à-dire bien avant l'établissement même des tables du comput pascal (VIIième-VIIIième siècle), une tradition écrite existait déjà dans l'Eglise. Nous l'avons appelée plus haut formule de Nicée. L'application de cette formule exigeait la conformité scrupuleuse de tous les "moments": équinoxe de printemps, pleine lune, dimanche (cf. plus haut) dès leur apparition effective (équinoxe de printemps et pleine lune) et non à leur date calendaire qui, comme chacun devrait savoir, cesse de correspondre tôt ou tard à la réalité.

Ce document nous donne encore quelques renseignements importants concernant la date de Pâques, qui montrent qu'à notre époque, il existe une série d'idées reçues incorrectes à ce sujet. Tout cela affecte la clarté, la beauté, la simplicité et la profondeur du principe même. En voici deux exemples:
1) premier exemple: la pâque juive doit soit disant précéder la fête chrétienne de Pâques. Or, selon l'homélie anatolienne, celle-ci n'entretient aucun rapport avec la pâque juive (cf. page 120, §12 de ce document). cette idée est donc non seulement fausse mais superflue.

Le Christ n'a-t-Il pas accompli "la Pâque de la loi"? N'est-il pas l'agneau offert en sacrifice pour le monde, "l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde" (Jean, 1, 29)? Cet Agneau n'a-t-il pas été préfiguré par l'agneau vétérotestamentaire? Le Sacrifice et la Résurrection du Christ comprenant le monde entier (y compris les Juifs), accomplissent et réalisent toutes les préfigurations de l'Ancien Testament, prennent le relai spirituel de la pâque juive, la rendant ainsi caduque. Touts juxtaposition de celle-ci avec la Pâques chrétienne devient anachronique et dénuée de sens. Il conviendrait de réfléchir sérieusement à cette question.

A propos de la pâque juive, n'oublions pas que le deuxième temps de la formule de Nicée, c'est-à-dire la pleine lune de printemps, est précisément la pâque vétérotestamentaire et en même temps l'image du Christ incarné. [Que l'on veuille bien considérer] le stichère du premier dimanche après Noël qui évoque sous forme de lune ensanglantée l'image prophétique de l'incarnation du Christ (Joël, 3,4), qui "s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur la croix" (Philippiens, 2,8) et ressuscité le troisième jour, premier dimanche (troisième temps de la formule) après cette pleine lune.

Ainsi, le fête chrétienne de Pâques est toujours précédée de la pleine lune de la pâque vétérotestamentaire.

Quant aux Juifs contemporains, qui ne connaissent pas le Christ et commémorent pour leur pâque la sortie d'Egypte, espérons qu'ils atteignent un jour la vraie Terre promise et chantent à la Mère de Dieu "Réjouis-toi, Terre promise"(Acathiste à la Mère de Dieu, 7ième ikos, samedi de la cinquième semaine du Carême)!
2) deuxième exemple: l'affirmation que trois jours au moins doivent s'écouler entre la pleine lune et le jour de la Pâques est une idée fausse.

Conformément à l'homélie anatolienne, si la pleine lune de printemps tombe un samedi, Pâques est fêtée le jour suivant (p. 166, §53). Ce témoignage est très important car il montre que la pleine lune pascale peut apparaître à partir du dimanche des Rameaux n'importe quel jour de la Semaine Sainte jusqu'au Samedi Saint inclus. L'auteur de notre document explique en détail, lorsqu'il parle de la pleine lune de 387, qu'elle dure tout le dimanche (des Rameaux) jusqu'au Lundi Saint. Par conséquent il n'est pas possible d'admettre que cette pleine lune appartienne au samedi qui précède et qu'on puisse fêter Pâques une semaine plus tôt, c'est-à-dire le 18 et non le 25 avril.

Cette année, en 1994, les Orthodoxes fêtent Pâques après la deuxième pleine lune (première lune - le 27 mars, la deuxième - le 25 avril)!

Pour se justifier, on se réfère vainement au comput pascal, établi il y a plus de 1000 ans suivant le calendrier julien (ancien calendrier), lorsque le 21 mars devait coïncider avec l'équinoxe de printemps. Il en était ainsi au IVième siècle mais au XXième siècle, à cause du retard pris par le calendrier sur le temps solaire, le jour de l'équinoxe de printemps a lieu 13 jours plus tôt (le 8 mars selon l'ancien calendrier). Quant aux dates des pleines lunes indiquées dans les "tables" d'après le comput pascal, elles retardent à notre époque de3-4 jours.

Rappelons brièvement la raison du retard de l'équinoxe de printemps suivant le calendrier julien.

Le calendrier solaire julien (qui suit l'année tropique et non astronomique comme l'imaginent certains partisans de celui-ci) fut adopté dans l'empire romain en 46 avant Jésus-Christ, lorsque l'équinoxe de printemps coïncidait avec le 25 mars (il en était encore ainsi au temps du Christ). Ce calendrier julien retarde par rapport au temps solaire de 1 jour tous les 128 ans. Il n'est pas difficile alors de calculer que vers la moitié du IVième siècle le retard atteignait 4 jours, et que l'équinoxe de printemps correspondait alors au 21 mars.

L'histoire de l'Eglise nous apprend que, dans les débats du IVième siècle sur la date de Pâques, l'Eglise d'Alexandrie était bien renseignée quant au moment de l'équinoxe de printemps (21 mars) mais l'Eglise romaine, en revanche, insistait sur la date qui lui était habituelle du 25 mars (comme les partisans du calendrier julien aujourd'hui, pourrait-on dire). Finalement, l'Eglise romaine a cédé devant l'objectivité scientifique et toute l'Eglise chrétienne a adopté le 21 mars comme jour d'équinoxe. Cependant aucune mesure n'a été prise pour empêcher que le calendrier julien prenne du retard et celui-ci à continué à s'accumuler.

Au XVIième siècle ce retard a attient 10 jours (l'équinoxe correspondait alors au 11 mars). En occident, pendant le pontificat du pape Grégoire XIII, on apporta la correction nécessaire au calendrier solaire qui permit de réduire considérablement le retard (1 jour en 3200 ans). Le calendrier corrigé a pris le nom de grégorien. Et c'est depuis ce moment-là qu'il y a deux calendriers - 2 styles: l'ancien et le nouveau. D'après le nouveau style, l'équinoxe de printemps tombe les 20-21 mars comme au IVième siècle. En revanche, selon l'ancien style (calendrier julien), au XXième siècle le retard sur le temps solaire a atteint 13 jours. Conformément au comput pascal, le jour de l'équinoxe continue de correspondre au 21 mars (calendrier julien) alors qu'en réalité il correspond maintenant au 8 mars de ce même calendrier.

Voyons maintenant les dates du calendrier au IVième siècle, quand d'après le calendrier julien le jour de l'équinoxe tombait le 21 mars; à notre époque, cela correspond exactement aux dates du calendrier grégorien (nouveau style). Autrement dit, le nouveau style tel qu'il est vécu à notre époque correspond exactement au calendrier julien du IVième siècle. Ainsi, le 1er mai 1994 (nouveau style) correspond exactement à la date du 1er mai 387! Et comme il a été dit plus haut que le 25 avril apparaissait déjà comme date-limite, il paraît évident que la date du 1er mai qui se situe après la deuxième pleine lune, ne respecte plus le principe de la formule de Nicée.

En conclusion, nous pouvons dire que dans ce problème concernant la date de Pâques qui semble compliqué, nous devons distinguer deux aspects: l'un - de principe (la formule de Nicée), qui par son contenu est parfaitement simple, compréhensible et riche de sens. L'autre aspect - technique, concerne l'application pratique de ce principe.cet aspect est lié aux calculs compliqués concernant le mouvement de la terre et de la lune par rapport au soleil. Il faut être bien naïf pour croire que ces calculs ont pu être faits une fois pour toutes. Sans vouloir entrer dans des détails techniques, ne serait-il pas plus opportun de faire confiance aux spécialistes qui peuvent sans aucune difficulté prévoir avec exactitude et beaucoup d'années à l'avance le jour de l'équinoxe, de la pleine lune et tout ce qu'il faut pour l'application de la formule de Nicée?

Pratiquement, il suffit de prendre un agenda de n'importe quelle année et tous les éléments nous sont donnés: le jour de l'équinoxe appelé "printemps" (le 20 ou le 21 mars), le jour de la pleine lune, et le dimanche qui suit doit être le dimanche de Pâques. Ainsi que nous avons essayé de la montrer plus haut, en nous appuyant sur le document du IVième siècle, ces trois éléments suffisent pour déterminer la date de Pâques.

Mais alors nous voyons poindre un autre problème, celui-ci d'ordre pastoral: la prise de conscience que toute modification du calendrier entraînerait certainement à l'heure actuelle de nouveaux schismes et qu'il est préférable au nom d'une certaine unité de ne pas courir ce risque.

Nous nous permettons de donner deux réponses à cela.

Tout d'abord en parlant d'unité, il convient de distinguer l'unité dans la vérité et l'unité dans l'erreur; si l'on admet qu'il est souhaitable de quitter l'unité dans l'erreur pour se retrouver ensemble dans la vérité, il est naturellement indispensable d'effectuer un long travail préalable d'explication et de préparation. Mais si l'on ne fait rien dans ce domaine, alors cette unité dans l'erreur se transformera en situation de péché. C'est pourquoi nous nous permettons d'émettre le souhait que les responsables de l'Eglise orthodoxe parviennent à un accord total et sans équivoque à ce sujet afin que ce problème devienne clair pur chacun d'eux comme au IVième siècle.

Ayant atteint ce consensus, ces responsables devront en pasteurs attentifs l'expliquer à leurs ouailles. Ainsi, grâce aux nouvelles générations, conscientes de l'importance de ce problème, elle contribueront à éviter ce nouveau schisme. Actuellement, nous ne nous rendons pas compte de la diversité des avis en ce domaine chez les pasteurs de notre Eglise, due parfois à la méconnaissance du problème.

C'est pourquoi, nos hiérarques doivent s'attacher en premier lieu à rétablir l'unanimité chez nos hommes d'Eglise.

Quant aux fidèles, ils ont leur rôle et leur responsabilité dans l'Eglise. Cela leur donne le droit et même le devoir d'être vigilants en connaissance de cause, afin de sauvegarder le respect de la tradition ecclésiale qui nous unit tous dans la vérité et la fidélité à l'Eglise.
.............................;;;
Notes:

1. Editions du cerf, Sources chrétiennes, n°48.

2. Là, il est très important de noter que, lorsque dans la vie liturgique de l'Eglise on parle d'influence cosmique ou d'aspect cosmique, etc. on ne considère que le soleil et la lune c'est-à-dire les deux "luminaires" du 4ième jour de la création, auxquels le Créateur a ordonné d'administrer la lumière, pour que la lumière triomphe finalement des ténèbres. C'est précisément le thème essentiel de la vie liturgique et le calendrier liturgique est en cela différent du calendrier civil que son critère est la lumière qui triomphe des ténèbres. Le calendrier civil, en revanche, n'a pour objectif que le calcul des jours comme unité de temps, sans rapport avec l'aspect lumière/ténèbres.

3.L'année tropique est définie comme l’intervalle de temps, sur Terre, pour que le Soleil retourne à la même position dans le cycle des saisons. (Note de l'éditeur)

4. Intervalle de temps pendant lequel la longitude moyenne du Soleil sur son écliptique croît de 360 degrés. (Note de l'éditeur)

5. Du calendrier sur le temps solaire. (Note de l'éditeur)

6. Du point de vue du temps solaire, le jour de l'équinoxe se situe le jour nommé 8 mars en calendrier julien. (Note de l'éditeur)

LA QUESTION DE LA DATE DE PÂQUES CETTE ANNEE : LE 1er MAI  2016

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